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En bref
Comédie burlesque et musicale - 1 h
Un grand bal masqué costumé où viennent festoyer danses, chansons, paillettes et confettis, rires et pleurs, pour une décadente croisière vers l'absurde et au delà.
" Ce spectacle est une comédie. Nous avons travaillé sur le burlesque et la parodie. L'effet comique de cette pièce, au delà de la narration délirante, repose sur des citations connues qui sont détournées. " _ Valentin Capron
Captation du spectacle (Accés privé)
Partie 1
-
Partie 2
Facebook/le destin non incroyable d'une fille presque ordinaire
L'équipe
Un spectacle de Christophe Chalufour
Mise en scène
Valentin Capron
Musique
Pablo Saguez, Hortense Belhôte et Sidabitball
Avec le narrateur
Frédérique Renda
et les joueurs
Hortense Belhôte, Valentin Capron, Christophe Chalufour et Sarah Cohen-Hadria
Photographes
Colin Guillemant et Alejandro Guerrero
Vidéo
Rares Ienasoaie et Dimitri Chabrol
Graphisme
Gaëlle Thomas et Valentin Capron
Note d'intentions de Christophe
Ce Destin c'est celui d'Emilie. Sa vie est une romance. Un narrateur est là pour nous la faire entendre.
Les moments-clés de sa vie sont illustrés en grande partie par des extraits de pièces de théâtre, avec Caubère, Tchekhov, Skakespeare... qu'interprètent des Comédiens.
Non Incroyable, car on suit la vie d'une jeune fille, qui deviendra une femme, et qui, comme tout un chacun finira par mourir.
Presque Ordinaire, car son histoire rencontre le théâtre, la littérature, la musique.
En soi, ce texte est un détournement de formes, une mise en abîme ayant pour but une relecture humoristique de grands classiques. Il s'agit d'un petit théâtre qui en accueille un grand. C'est un destin « Non Incroyable » que l'on sublime.
Et puisqu'en quelque sorte la vie de cette jeune fille est un théâtre, la scène est un terrain de jeu. Un cirque que prennent d'assaut les saltimbanques. C'est eux qui font vivre cette Emilie.
Le tout tenant dans trois sacs «TATI» afin de ne pas voyager trop lourd.

Ce projet a été initié dans le cadre d'un concours au Théâtre du Rond- Point proposé aux conservatoires de la ville de Paris. Le but étant de créer un texte original à partir d'un texte imposé - Mes gaillards d'Alain Sevestre. Dans son texte, Sevestre utilisait parfois des extraits de textes littéraires existants pour faire parler ses gaillards. J'ai donc conservé cette idée de «pillage littéraire», en
l'accentuant largement.
Ici les textes repris, sont pour la plupart des classiques, et c'est en cela que réside le décalage humoristique du spectacle. Le fond est le même, mais la situation est actualisée dans un contexte différent ; par exemple La mouette n'est plus Nina, la comédienne torturée, mais elle devient ici une divagation enfantine.
Et c'est avec ce processus - la décontextualisation des classiques - que j'ai inventé une vie, celle d'Emilie, qui reprend dans les grandes lignes les étapes caractéristiques d'une vie humaine, c'est à dire la naissance, l'enfance, les amours, le travail et la mort.
En somme Le Destin Non Incroyable d'Une Fille Presque Ordinaire c'est en quelque sorte une relecture des classiques, qui les déstructure, les remanie et créée ainsi une forme nouvelle.
Christophe Chalufour - auteur
Note d'intentions de Valentin
Chaque individu vit tout en créant sa propre histoire. Chacune des ces histoires est différente selon les rencontres, les envies, le passé de chacun, ce qui fait que nous sommes tous différents. Mais la vie est constituée d'étapes et ce sont ces étapes de vie qui nous réunissent.
A travers Le Destin Non Incroyable d'Une Fille Presque Ordinaire j'ai voulu parler de ce que nous avons de plus humain en nous. Cette fragilité qui nous caractérise tant, au travers de nos joies et de nos peines et qui fait de nous des êtres mortels, capables du pire comme du meilleur.
Ce texte me le permettait.
Le détournement est le principe de base de la mise en scène. L'idée est d'aller s'amuser avec les différents médias autant dans les codes et formes de jeu (roman photo, cinéma, playback, music hall, tragédie, masque, adresse directe, quatrième mur, etc), que dans le son (bande son, voix off, générique et bruitages). Le travail développé par Jean-François Sivadier sur le non-jeu, la mise en jeu du comédien et/ou du personnage, l'absence de coulisses, sont des partis qui régissent notre parcours.
Les coulisses se trouvent donc sur scène et la mise en jeu se fait dans la lumière.
Volontairement poussé à l'extrême, le jeu dans le jeu emmène le spectateur toujours plus loin, guidé par une narratrice omniprésente, à la fois fil rouge et mauvais prêcheur.
J'ai cherché à travailler sur comment rendre l'acteur le plus indépendant possible dans la structure à jouer.
A la manière d'un clown qui enfile sa peau seul face à son miroir, d'un magicien qui gère ses accessoires du bout des doigts, d'un dompteur premier spectateur de son animal, le comédien devient joueur, technicien, spectateur, maquilleur ou encore accessoiriste.
Inspiré de l'univers du cirque fantasmagorique de « Lola Montes » par Max Ophüls, j'ai cherché à travers de multiples détournements et autres
stratagèmes cocasses, teintés d'une dérision poussant parfois à l'hilarité, à insuffler un genre original à cette pièce haute en couleur.
Valentin Capron - metteur en scène
Teaser 1 et 2
Extrait de texte
LE NARRATEUR :
Ainsi commença l'histoire. Le premier souvenir d'Emilie, c'était cette petite brouette rouge dans laquelle son grand père la faisait rouler jusqu'à ce que les rires lui arrachent la mâchoire. Un été, des graviers, l'insouciance et la joie.
Non. Revenons au début. Claudine, la mère, l'accouchement.
CLAUDINE, la mère d'Emilie, entrain d'accoucher :
Poussez ! Mais poussez où ? Poussez quoi ? (Elle gémit sous l'effort) Hououng ! Hhouououchh ! C'est un cauchemar ! Hmm ! Pis d'abord pousser qui ? (elle pousse de toutes ces forces) GNININIGNI ! Mais que c'est gros ! Mais que c'est gros ! Qu'est-ce que j'ai fait au ciel, moi ? Pourquoi ? Mais pourquoi j'ai fais ça ?
LE DOCTEUR, encourageant la mère :
Allez poussez madame ! Allez-y, là : poussez ! Allez ça vient, madame. Poussez. Bravo ! Ca vient. Poussez !
CLAUDINE, du fond de l'horreur :
Je pousse docteur. Mais je vous en prie : Foutez moi l'masque ! Oh non, je n'ai aucune espèce d'héroïsme pour ce genre de chose, j'vous jure ! Foutez moi le masque, je vous en supplie ! Qu'on en parle plus. Que j'dorme, au moins !
LE DOCTEUR, enthousiaste :
Allez, madame : ça vient !Poussez.
CLAUDINE, à l'agonie :
Je pousse, docteur. Mais je vous en prie ! LE MASQUE !
NARRATEUR :
Chlac. Arrrgh. Pourfendu.
Ainsi naquit Emilie. A la sortie du ventre de sa mère la petite ne cria pas. Seules quelques chaudes larmes daignèrent sortir de son petit corps. C'était sa manière à elle de dire qu'elle était arrivée. Seulement ce mutisme dura jusqu'à ses cinq ans. Elle ne pipait mots. Elle observait. Et divaguait.
EMILIE, qui divague :
Je suis une mouette. Je craignais que vous me haïssiez. Toutes les nuits je rêve que vous me regardez et que vous ne me reconnaissez pas. Si vous saviez !Je suis sans cesse... autour du lac. Je suis une mouette.
LE NARRATEUR :
Chlac. Arrrgh. Pourfendu. Elle observait...
EMILIE, après un léger temps de réflexion :
Les épines ça ne sert à rien, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs.
LE NARRATEUR :
...Et divaguait.
EMILIE, qui divague :
Il est tout de même étrange qu'en se réveillant le matin on retrouve tout, du moins en général, exactement à la même place que la veille.
LE NARRATEUR :
Chlac.
- Chlac.
- Pourfendu
Le jour de ses cinq ans, enfin, Emilie parla. Ce jour là, fut aussi celui de la naissance de sa sœur, Ariane. Ses premiers mots furent pour elle.
EMILIE :
Ariane, ma sœur, de quel amour blessé, Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !
Informations
Durée du spectacle 1h00
Le Noir dans la salle est indispensable.
La sono adaptée à la salle.
Un pré-montage de la sono et des lumières peut être prévu avant l'arrivée des artistes.
Scène
Ouverture 6 à̀ 8m
Profondeur 4 à ̀5m
Hauteur 3 à̀ 4m minimum
Pas de pendrillonage nécessaire
Utilisation d’un cyclo possible
Lumière
1 jeu d'orgue à mémoire (24 circuits de 2 ou 3kW)
14 PC 1kW (minimum)
4 PAR30 100W (si disponible) ou 4 PC 500W
3 Découpes 1kW
(4 Cyclos asymétriques 1 kW)
Gélatine : 151, 115, 201, 182, 141 ou 118, 113,
Son
1 Platine CD ou entrée ordinateur
1 Micro HF
Personnel
La présence d'un technicien sachant bien manipuler le jeu d'orge est indispensable
Ce qu'ils en disent :
«Une mise en forme épique et déconceptualisée des créations telles que nous avons l'habitude d'en voir ici et ailleurs»
Théâtrothèque - Philippe Delhumeau | le 12.12.2011
«Les comédiens de la compagnie Les Avatars y sont épatants.»
Figaro Magazine - Jean-luc Jeener | le 07.01.2012
«Un spectacle d'une jeune troupe extrêmement sympathique.»
Figaroscope - Jean-luc Jeener | le 18.01.2012
«Un coup de coeur pour cette pièce qui mèle l'ancien au neuf, la mélancolie à l'euphorie, le sérieux au sarcasme, le réalisme à l'absurde.»
Fémina - Elsa Rouden | le 09.02.2012
«Un destin sur un plateau comme au self-service avec entrée, plat et dessert.»
Le Monde.fr - Evelyne Trân | le 10.06.2012
«Impressionnant d'inventivité, d'imagination, de créativité. Époustouflant de virtuosité, de dynamisme, de précision.»
Reg'Arts - Nicole Bourbon | le 07.06.2012
«C'est farfelu, fou, mais fin et sans failles.»
Blog Marie Ordinis - Marie Ordinis | le 08.06.2012
"[...] on salue des débuts prometteurs pour l'écriture d'une première pièce"
Etat-critique.com - Estelle Grenon | le 12.06.2012
"Il faut venir les encourager, les découvrir, car ils feront bientôt parler d'eux !!!"
Sorties-à-Paris - Robert Bonnardot | le 15.06.2012
"[...] l'empreinte durable d'une ambiance aussi originale que savamment distrayante dans l'esprit du spectateur."
En attendant... Paris - Pascal François | le 19.06.2012
"Déjà couronnée de succès en début de saison, la compagnie des Avatars a retrouvé le public parisien à l'Aktéon ..."
Artistik rezo.com - Patrick duCome | le 20.06.2012
"Cette pièce [...] est une agréable pochette-surprise d'une heure"
Le magazine info | le 22.06.2012
"Une pièce à la fois maîtrisée dans sa forme absurde et drôle sur un fond cultivé, surprenante et franchement réussie."
froggy's delight.com - Laurent Coudol | Juin 2012
"[...] une jeune fille qui va naître, devenir une femme, aimer, travailler et ... mourir, un destin non incroyable donc."
SNES-Fsu - Micheline Rousselet | Juin 2012
"Une pièce de théâtre avec tous les accents du spectacle vivant"
L'auteur de la pièce est un personnage atypique à l'image de ceux qui composent cette parodie déjantée. Christophe Chalufour n'a pas froid aux yeux, il ose une écriture perspicace et extra-polarisée autour des clichés du spectacle vivant. Le texte s'accompagne de mots simples et efficaces, imagés et communicatifs.
L'histoire raconte les différentes étapes de la vie d'Emilie. De la naissance à la mort, les parenthèses de son existence sont prises d'assaut par une multitude de personnages extravagants, légitimes et poétiques.
Le plateau s'éclaire sur un fatras de sacs "Tati" tous azimuts. Un air de musique des eighties donne le tempo décousu de cette fable contemporaine. L'expression artistique, un joyeux désordre rythmée d'entrefilets anecdotiques. Emilie, son parcours est une romance plus proche du film d'animation que de la prose balzacienne. Un destin hors du commun dans le commun des mortels. Pour bien comprendre le destin de cette jeune fille, il faut tendre l'oreille à la narration qui s'articule avant, pendant et après les répliques. Une mise en forme épique et déconceptualisée des créations telles que nous avons l'habitude d'en voir ici et ailleurs.
La mise en scène est construite sur les fondements d'un théâtre qui n'existe pas. Valentin Capron apporte sa touche personnelle, il innove dans une scénographie plus proche de la piste de cirque que du cabinet des curiosités. Scène ouverte aux déambulations et performances des saltimbanques. Les comédiens se travestissent sous les yeux du public. Nippes et frusques se mêlent et s'entremêlent sur les corps en fusion.
L'essentiel se traduit par les émotions véhiculées sous le maquillage outrancier fardant le visage des comédiens. Les épisodes de vie d'Emilie ressemblent à une ponctuation légère comme la virgule, intemporelle comme les points de suspension, bouleversante tel le point d'interrogation. Une alternance de clins d'œil offrant la perspective d'une exclamation générale déclamée par les cinq comédiens.
Une mise en scène est palpitante et subtile, un rien frauduleuse quand le texte glisse des extraits d'œuvres de la littérature classique au milieu de répliques incisives.
Les thèmes de la vie, la naissance, l'adolescence, l'amour et la mort, sont abordés avec vigueur et divagation, déstructuration et dérision. Chaque étape s'instrumentalise avec des accessoires qui ne sont que des façades balayées par le souffle d'un vent du renouveau. Le public ne s'y trompe pas, plus la scène
s'agite et se désempare, s'embrasse et se confronte, plus il rit et s'amuse des rebondissements successifs.
Hortense Belhôte, Valentin Capron, Christophe Chalufour, Sarah Cohen-Hadria, Frédérique Renda sont de jeunes comédiens pour lesquels le talent est déjà largement appréciable. Ils manifestent beaucoup d'entrain, de générosité et de spontanéité dans cette pièce habilement écrite et la mise en scène n'est pas sans rappeler le cabaret, le café-théâtre et les arts de la rue. Coup de cœur pour Frédérique Renda, sa prestation est ciselée sur le mode de la surprise. Elle est tout simplement éblouissante.
Souhaitons que Le Destin non incroyable d'une fille presque ordinaire soit synonyme d'un destin incroyable à ces comédiens pas tout à fait ordinaires. C'est à l'Aktéon théâtre qu'il faut aller les voir et les acclamer.
Théâtrothèque - Philippe Delhumeau | le 12.12.2011
"Les comédiens de la compagnie Les Avatars y sont épatants"
Flanqué d'un poteau au milieu de la scène, l'Aktéon programme des spectacles de jeunes gens plein de fougue et de passion.
Ainsi de cette pièce de Christophe Chalufour qui revite les grandes oeuvres du théâtre mondial dans un esprit ludique et burlesque.
Les comédiens de la compagnie Les Avatars y sont épatants.
Figaro Magazine - Jean-luc Jeener | le 07.01.2012
"Un destin sur un plateau comme au self-service
avec entrée, plat et dessert"
Vous faites la queue comme tout le monde, vous dévorez des yeux les menus et ensuite vous passez à la caisse.
Cela vous en bouche un coin, n'est-ce pas. Avec Christophe CHALIFOUR, les plats défilent à toute allure. Très doué, il pourrait vous fabriquer une bio à la mesure de vos délires. Dans les coulisses, à la cuisine, il dispose sur ses étagères de toutes les épices et condiments possibles. Toutes ses fioles sont remplies à ras bord de citations d'auteurs célèbres qui ne demandent qu'à s'échapper pour aller et venir parfumer, attendrir votre sympathique destinée. C'est ainsi que sans le savoir, Emilie, l'héroïne de sa pièce, en proie à une bouffée guerrière, devenue déléguée syndicale, déclame une partition du Cid de Corneille, ou bien victime de l'amour s'enlise dans les vapeurs énamourées d'Anouk Aimée sous les yeux de Jean Louis Trintignant.
En réalité, le destin d'Emilie ne peut se décliner en clichés sommaires. Dopé par la sauce Shakespeare, Tchékhov et bien d'autres, le biographe exulte tant et si bien que les spectateurs se retrouvent dans l'ambiance d'un marché aux puces, prêts à tendre la main aux compagnons d'Emmaüs. Cela devient très vite gigantesque : pas tout à fait la muraille de Chine mais presque, une montagne de vêtements que s'approprient avec une célérité digne des abeilles, les comédiens personnages conteurs de l'histoire d'Emilie.
En ce moment, il y a une exposition au Musée du Quai Branly, intitulée « Les maîtres du désordre». Dans le convoi de nos destinées, j'aperçois sans peine debout sur le train de marchandises, ces joyeux comédiens nous faire des signes en chantant "Nous sommes les maîtres du désordre". Quel plaisir de se dire en levant les yeux vers les nuages "Tiens je crois que j'ai entendu Musset et les Pink Floyd et Gabin".
Il y en aura pour toutes les musettes. Que les spectateurs ne craignent pas de prendre le train en marche, une locomotive électrisée même par des vieux classiques, dès lors qu'elle est conduite par des jeunes artistes imaginatifs est capable de renverser bien des vapeurs.
Le Monde.fr - Evelyne Trân | le 10.06.2012
"Impressionnant d'inventivité, d'imagination, de créativité. Époustouflant de virtuosité, de dynamisme, de précision."
Impressionnant d'inventivité, d'imagination, de créativité. Époustouflant de virtuosité, de dynamisme, de précision. Voilà un spectacle qui ne ressemble à aucun autre, qui bouscule joyeusement tous les codes de toutes les formes de spectacle, qui nous raconte
des portions de vie banales voire tristes avec un entrain, une bonne humeur et une joyeuseté peu communes, à la fois drôle et poétique, qui nous fait rire avec tout et rien, qui nous transporte dans un univers à la fois familier et inattendu et qui est porté par cinq jeunes comédiens talentueux, deux d'entre eux assurant également l'écriture et la mise en scène.
Le titre déjà, parfaitement incongru, le laissait deviner, qui nous parle de l'histoire non incroyable d'une fille presque ordinaire.
C'est déjanté, absurde, burlesque, enlevé, coloré, hilarant, pêchu, foisonnant en même temps que parfait techniquement, très travaillé, carré, précis sous un apparent désordre. Chaque geste, chaque répartie, chaque déplacement, chaque attitude sont extrêmement
en place dans une mise en scène au millimètre tout en étant mené à un train d'enfer. Les répliques efficaces fusent au gré de détournements bien trouvés d'œuvres classiques, de trouvailles farfelues, de chorégraphies drôlissimes.
Frédérique Renda, Hortense Belhôte, Valentin Capron, Christophe Chalufour et Sarah Cohen-Hadria s'en donnent à cœur joie, ne s'économisent pas et font vivre toute cette galerie de personnages normaux en même temps qu'improbables avec un entrain et un professionnalisme sidérants. Tous sont parfaits, Hortense Belhôte, avec un abattage, une présence, un charisme tout à fait bluffant, campe divers personnages avec brio – ah le syndicaliste ! – assure les bruitages, danse, chante avec un égal bonheur. Frédérique Renda raconte l'histoire avec tour à tour autorité et humour, sorte de Monsieur Loyal de ce cirque en folie, Sarah Cohen-Hadria semble être partout à la fois, Christophe Chalufour et Valentin Capron, respectivement auteur et metteur en scène, ne sont pas en reste.
Sous les maquillages de clowns parfaitement réussis, ça s'agite, se contorsionne, se change sous les yeux des spectateurs, s'interpelle, s'écroule pour mieux rebondir, saute, disparaît pour mieux revenir nous surprendre. Les rires fusent sans discontinuer, on est constamment étonné, subjugué par tant d'imagination et de savoir-faire.
Ce n'est pas du théâtre, ce n'est pas du cirque, ce n'est pas du mime, ce n'est pas de la danse, ce n'est pas du cabaret, c'est tout ça à la fois et plus encore, et ça mérite pour le coup que ce spectacle pas ordinaire connaisse un incroyable destin.
Reg'Arts - Nicole Bourbon | le 07.06.2012
"C'est farfelu, fou, mais fin et sans failles"
Ce spectacle au titre drolatiquement ficelé est un bonheur ; donné dans toutes sortes de lieux, parfaitement rôdé, il est repris dans un théâtre très accueillant et l'équipe qui le sert est généreuse.
Ils sont cinq : deux comédiens, deux comédiennes et une jolie arbitresse qui leur donne le signal de départ de ce qui est à la fois un match, un spectacle de cirque, une vraie-fausse suite d'impros pour cours de théâtre où les élèves sont tous des professionnels magistraux. Sur scène des sacs tous formats genre « Tati », dont ils et elles sortent jambes en l'air, vous pensez : dessin animé. Ayant atterri sur les planches, en costumes aux couleurs primaires rutilantes et perruques délirantes, ils sont clownesques, maquillés outrancièrement, déguisés, redéguisés, se déshabillant et se rhabillant, comme dans un vestiaire pour sportifs forcément de haut niveau. Vous vous dites : bal masqué, parodie de films mythiques.
Le rythme s'accélère encore et la bande déchaînée adopte et parodie les rôles et les personnages de Shakespeare, Tchekhov et la clique. Vous pensez peut-être : « Enfin Emilie, là-dedans ? » Pardon, nous ne vous avions pas confié le prénom de leur fille si peu ordinaire (ce qui n'a aucune importance, parce qu'à notre avis son nom de famille est peut-être Prétexte) « et la vraie aventure de sa vie ?» Mais déjà vous n'en pouvez plus de rire, vos voisins non plus et la salle vacille.
C'est farfelu, fou, mais fin et sans failles.
Blog Marie Ordinis - Marie Ordinis | le 08.06.2012
"[...] on salue des débuts prometteurs pour l'écriture d'une première pièce"
« Un destin banal » mis en scène sous forme de vestiaire géant donnait au Théâtre Akthéon des avant goûts d'Avignon !
Émilie est sur les planches sans que sa vie ne l'y ait prédestiné. Elle n'a pas connu, comme le nom de la pièce l'indique, de destin hors du commun. Comment alors la rendre séduisante ?
Le parti pris de l'auteur : en illustrant sa vie d'extraits de pièces d'auteurs classiques allant de William Shakespeare à Edmond Rostand, en passant par Alfred de Musset. Certains auteurs se voient alors détournés, avec audace et réussite, et d'autres, malmenés.
Ce qui frappe par delà le texte c'est bien la présence des coulisses sur scène. Ce qui n'est pas sans mérite vu l'espace scénique assez étriqué du théâtre Akthéon. Des sacs Tati n'ont jamais vu défiler tant d'accessoires si rapidement dégainés ! Chaque comédien change des dizaines de fois de costumes, façon Arturo Brachetti, à la nuance près avec le maître de la métamorphose qu'on voit les enfilages, déshabillés, sauts dans un pantalon, jetés de veste et autre poses de perruques. Et puis non seulement Brachetti change de costumes à la vitesse de l'éclair, à l'abri des regards, en un temps record mais aussi il réussit simultanément à donner vie à ses personnages dont il a pris l'habit.
Et c'est là que le bât blesse : sur les quatre comédiens ce soir là, une seule attirait vraiment l'attention dans la justesse de son jeu : Hortense Belhôte. Elle tira particulièrement son épingle du jeu par l'étendue de sa palette d'interprétations, la qualité de sa diction et sa capacité à incarner les personnages des plus variés.
Valentin Capron nous a également enchanté de ses accents surprenants et de son visage clownesque. On a par ailleurs eu du mal à entrer véritablement dans l'histoire avec la présence d'une narratrice omniprésente, ce qui la rendait agaçante.
On pourrait dire que la pièce a les défauts de ses qualités : une troupe à l'énergie débordante qui sert la pièce tout en la desservant d'un rythme trop saccadé. Un osé mélange des genres offre au public une variété appréciée des formes allant de l'esprit du théâtre de rue au théâtre classique, au mime, en passant par le music-hall, la danse ou la récitation. Mais qui tend assez vite vers le chaotique...
Quoi qu'il en soit on salue des débuts prometteurs pour l'écriture d'une première pièce mais à é́purer pour ne pas perdre le spectateur.
Etat-critique.com - Estelle Grenon | le 12.06.2012
"Il faut venir les encourager, les découvrir, car ils feront bientôt parler d'eux !!!"
Une belle soirée à L'AKTEON Théâtre.
Avant le spectacle, j'ai eu le plaisir de croiser Elise Hobbé, Yani Lotta et Lionel Laget, la presque totalité de l'affiche de L'AVARE, dont j'ai déjà dit tout le bien que j'en pensais, et je ne suis pas le seul..
A 21H40 a débuté ce fameux "DESTIN". Un titre, comme les aimait Michel Audiard.
Dans les premières secondes, j'ai eu un doute, me suis-je fourvoyé? Que nenni ! Pourfendu !!!
Un spectacle de totale originalité, animé par une troupe homogène, dont on perçoit le talent de chacun, tout au long de la belle histoire d'Emilie, narrée par la pétulante Frédérique Renda, en Madame Loyal.
Il y a de la pantomine, du Cirque, du Cabaret, et de la Poésie. On revisite des dialogues de cinéma et de belles tirades du Théâtre français, des chansons.
Valentin Capron (le metteur en scène), est un clown, Christophe Chalufour, l'auteur, est un personnage façon Buster Keaton, déguisé en Harold Lloyd.
Hortense Belhôte, une voix, un ton, de la personnalité.
Sarah Cohen-Hadria, une chorégraphe, une danseuse, meneuse de revue.
Impossible de compter les changements de costumes de cette talentueuse troupe.
Un spectacle qui éblouit les feux de la rampe, pendant 1H00.
Il faut venir les encourager, les découvrir, car ils feront bientôt parler d'eux !!!
Pourfendu ! (vous m'en reparlerez...)
Sorties-à-Paris - Robert Bonnardot | le 15.06.2012
"[...] l'empreinte durable d'une ambiance aussi originale que savamment distrayante dans l'esprit du spectateur."
Le Destin non incroyable d'une fille presque ordinaire évoque, par antiphrase, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. Il est permis de penser que c'est intentionnel, l'héroïne s'appelant… Emilie.
Il ne s'agit pas là du seul clin d'oeil : toute la pièce est fondée sur le principe d'utilisation de citations ou d'allusions hors contexte et remises bout à bout pour évoquer les différentes étapes d'une vie.
On reconnaît facilement des passages du Cid ou de Cyrano de Bergerac. Il y a aussi des extraits de La Mouette, et tant d'autres encore…
Mais il faut avoir l'oreille – et les neurones – bien en éveil, car ce spectacle ne comporte aucun temps mort. En outre, il mélange joyeusement les univers du cirque et de la fantasmagorie, du roman photo et du cinéma, du playback et du masque, du changement de costumes à vue et du bruitage…
Ce cyclone délirant possède la fraicheur des pièces montées par de jeunes artistes déjà primés (par le Théâtre du Rond-Point pour son concours d'écriture en 2007). Il échappe à toute classification – hormis celle d'un burlesque bien maitrisé – et enferme le temps dans un long éclat de rires étonnés.
Bref, c'est le genre de spectacle de divertissement, certes, mais qui laisse l'empreinte durable d'une ambiance aussi originale que savamment distrayante dans l'esprit du spectateur.
En attendant... Paris - Pascal François | le 19.06.2012
"Déjà couronnée de succès en début de saison,
la compagnie des Avatars a retrouvé le public parisien à l'Aktéon ..."
Apprenez que la vie d'Emilie est une romance ! La scène n'est un terrain de jeu que prennent d'assaut des saltimbanques. Voilà résumée par Valentin Capron, metteur en scène et comédien, la vie d'Emilie depuis sa naissance jusqu'à son décès, inspirée du cinéma, de la littérature et de la musique.
Dans un grand bal masqué et costumé s'invitent les danses, les chansons, avec paillettes et confettis, les rires et les pleurs, pour un grand moment complètement déjanté à la façon dont le théâtre de rue peut offrir de ses plus beaux atouts..
Déjà couronnée de succès en début de saison, la compagnie des Avatars a retrouvé le public parisien à l'Aktéon Théâtre dans sa toute nouvelle version de cinquante minutes.
Les avatars, nous explique-t-on, ce sont des incidents et des métamorphoses. C'est partager la même envie d'interroger le monde par la scène puisque pour la compagnie, « l'artiste est celui qui regarde le monde et transcrit ce qu'il voit avec ses mots, ses gestes, ses couleurs et qui parvient à faire croire à une autre réalité Notre joie d'être au monde et d'y être libre nous pousse à monter sur scène, pour partager nos vertiges. Aujourd'hui, Les Avatars est une réunion d'artistes dont l'axe de travail commun est d'explorer les formes spectaculaires, en favorisant la diversité des formats et des supports des arts de la scène, dans un esprit de jeu et de curiosité. »
Un petit air d'Avignon à l'Aktéon
Le Destin non incroyable d'une fille presque ordinaire est l'un des six spectacles lauréats du concours d'écriture du Théâtre du Rond-point destinés aux conservatoires. Il a été joué dans une forme plus longue au festival Nous n'irons pas à Avignon à Ivry en 2009, puis au festival Les Mises en capsules au Ciné13 Théâtre.
De fait, ce qui surprend c'est précisément son côté Festival Off. Les comédiens font preuve de créativité et d'originalité dans cette histoire de vie saucissonnée dont la découpe en rondelles nous donne un beau et franc tournis. De ce bon tournis qui fait qu'on en prend plein les yeux de ces dizaines de saynètes jetées sur le plateau, sitôt arrivées, sitôt éliminées et dégagées au cri sans appel (pourfendu !) de Frédérique Renda, en diva narratrice drolatique.
Ce rythme, ces échanges et changements soudains d'espace et de répertoire, ces réparties tirées des morceaux de choix de nos textes classiques, tentez de les identifier !
Valentin Capron et Sarah Cohen-Hadria s'en emparent avec un naturel qui fait honneur à leur métier. Hortense Belhôte et Christophe Chalufour s'accommodent avec bonheur des rôles qu'il leur faut tenir coûte que coûte et nous montrent que ce n'est pas dans l'agitation qu'il y a le plus de mouvement !
Cette dose de talent prometteur nous dit que la compagnie des Avatars, sortie tout droit d'improbables sacs Tati, est appelée à se faire remarquer d'un public qui n'ira peut-être pas faire ses emplettes à Avignon ! Voilà que cette joyeuse troupe continuera à faire parler d'elle, on s'y emploiera !
Artistik rezo.com - Patrick duCome | le 20.06.2012
"Cette pièce [...] est une agréable pochette-surprise d'une heure."
Cette pièce écrite par Christophe Chalufour et mise en scène par son comparse, Valentin Capron, est une agréable pochette-surprise d'une heure. Tour à tour au cabaret et sur une piste de cirque, aidés d'une multitude de petits accessoires inventifs, les comédiens racontent le destin d'Emilie de sa naissance à sa mort en passant par ses rencontres diverses avec des personnages poétiques et surprenants.
L'auteur s'est amusé à sortir des textes cultes de leur contexte (répliques de films, paroles de chansons, tirades célèbres comme celle de Cyrano de Bergerac...) pour raconter de façon décalé cette trajectoire de vie sinon assez banale. La troupe, menée par la très drôle Fréderique Renda, est énergique, talentueuse et vraiment généreuse.
Ce travail investi donne une création originale, reprise jusqu'au 30 juin à l'Aktéon, un petit théâtre parisien prometteur.
Le magazine info | le 22.06.2012
"Une pièce à la fois maîtrisée dans sa forme absurde et drôle sur un fond cultivé, surprenante et franchement réussie."
Le destin non incroyable d'une fille presque ordinaire aurait pu s'appeler Hot shot sur scène ou Y a-t-il un flic pour sauver Victor Hugo ?
Sur le plateau des grands sacs Tati s'empilent. Dans certains des comédiens outrageusement maquillés, dans d'autres des vêtements.
L'hôtesse de la soirée, la narratrice, s'appelle Émilie, elle nous parle de sa vie mais avant même que le spectacle ne commence elle entretient le public de son métier la vente de fleurs intemporelles.
Émilie se transforme alors en arbitre d'un faux spectacle d'improvisation, dans lequel ce sont les quatre autres comédiens qui joueront sa vie, changeant mille fois de costumes et de perruques. Les saynètes qui se succèdent sont des détournements et des parodies de passages très connus du répertoire classique ou de scènes cultes de films.
Christophe Chalufour s'est amusé à sortir les textes de leur contexte et obtient ainsi des effets humoristiques bâtis sur le décalage assez souvent réussis.
Si la vie d'Émilie n'est en effet pas incroyable, puisqu'on y retrouve les grandes étapes de toute existence que sont l'enfance, les rencontres amoureuses, le travail et la mort, la mise en scène de Valentin Capron est quant à elle très moderne et donne à ces extraits de textes classiques une forme novatrice.
Il y a aussi la performance des acteurs qui donnent un rythme effréné à l'ensemble : Valentin Capron avec son visage rond s'accommode parfaitement des parties rappelant le cinéma muet, Sarah Cohen-Hadria et Christophe Chalufour enchaînent avec fougue les différents personnages, Hortense Belhôte montre de belles dispositions pour la comédie.
Quant à Frédérique Renda, en Emilie toute de jaune citron vétue, elle rêgne parfaitement sur cet ensemble joyeusement déjanté et faussement foutraque.
Une pièce à la fois maîtrisée dans sa forme absurde et drôle sur un fond cultivé, surprenante et franchement réussie.
froggy's delight.com - Laurent Coudol | Juin 2012
"[...] une jeune fille qui va naître, devenir une femme, aimer, travailler et ... mourir, un destin non incroyable donc."
Sur une scène occupée par de grands sacs Tati, une narratrice en tailleur canari, collant vert sapin, escarpins garnis de feuilles et couronne de fleurs parle du bonheur, de la vie. Elle dit s'appeler Bégonia et, à la manière du meneur de jeu dans Lola Montès, va nous conter le destin d'Émilie, une jeune fille qui va naître, devenir une femme, aimer, travailler et ... mourir, un destin non incroyable donc.
La pièce avait été, en 2007, l'un des spectacles lauréats du concours d'écriture organisé par le Théâtre du Rond Point et la façon dont nous est contée l'histoire d'Émilie n'est justement pas si ordinaire que cela ! L'auteur, Christophe Chalufour, a laissé s'y faufiler des bribes de classiques, pièces ou films. Décontextualisés, ceux-ci prennent une autre tonalité et deviennent souvent hilarants. La rencontre d'un jeune de banlieue, avec son sweat à capuche, qui déclame avec agressivité la tirade des nez de Cyrano ou l'écoute d'une Émilie devenue syndicaliste, démarrant une manifestation sur « Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort ... » réjouit fort le spectateur qui se laisse entraîner et cherche à débusquer les références.
Si le détournement est au cœur du texte, il l'est aussi de la mise en scène. Celle-ci renvoie à l'univers du cirque d'aujourd'hui. Dans le noir, les sacs Tati laissent apparaître une main, un pied, et enfin les comédiens. Lancés dans un joyeux capharnaüm, ils changent de personnage, de costume à une vitesse phénoménale. Ils sont jeunes, spontanés, énergiques. La musique participe au collage. On saute allègrement du disco au pop-rock ou à une musique de film. Le spectateur se sent entraîné de plus en plus loin dans ce délire déjanté, conduit par une Frédérique Renda, la narratrice, au sourire gourmand et à la présence sur scène éblouissante.
C'est original, plein d'humour et très drôle.
SNES-Fsu - Micheline Rousselet | Juin 2012
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